Règles douloureuses et abondantes : que faire ?

Des règles qui font mal et qui n’en finissent plus, voilà ce que traversent certaines femmes au moment de leurs menstrues. Très abondantes ou trop longues, ces règles qui s’accompagnent de douleurs au ventre, au dos ou à la tête compliquent alors leur quotidien et peuvent mettre rendre difficile l’accomplissement de certaines tâches, au travail comme à la maison. Vous êtes concernée et chercher à comprendre ce qui se passe dans votre corps ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur les règles douloureuses et abondantes : symptômes, causes, traitements ou remèdes naturels.

Dysménorrhées et ménorragies : quand les règles sont un vrai calvaire

Entre 50 % et 80 % des femmes réglées auraient des menstrues douloureuses (dysménorrhées) et pour 5 % des 30-49 ans, celles-ci seraient particulièrement abondantes (ménorragies). Quand ces deux gênes se cumulent, la période menstruelle devient évidemment particulièrement éprouvante !

Les symptômes des douleurs menstruelles

Les douleurs menstruelles ou dysménorrhées désignent des crampes utérines qui peuvent irradier le bas-ventre, les lombaires, le haut des cuisses, voire toutes les jambes.

Ces douleurs s’accompagnent parfois de maux de tête, de nausées et / ou vomissements ou encore d’une certaine irritabilité.

On distingue deux types de dysménorrhées :

  • les dysménorrhées primaires : elles touchent généralement les adolescentes nouvellement réglées. Ces douleurs peuvent toutefois se prolonger dans le temps mais elles s’atténuent, voire disparaissent généralement suite à une première grossesse.
  • les dysménorrhées secondaires : elles touchent des femmes qui n’avaient jamais souffert de règles douloureuses auparavant.

Ménorragies : les situations possibles

La ménorragie est un terme générique désignant des règles anormalement longues / et ou abondantes. Il ne faut pas la confondre avec deux autres phénomènes :

  • la métrorragie, une hémorragie utérine (également dite « génitale haute ») intervenant en dehors de la période des règles.
  • les spottings qui sont de petits saignements (de l’ordre de quelques gouttes) survenant entre deux périodes de règles

Lorsqu’une femme souffre à la fois de ménorragies et de métrorragie, on parle dans ce cas de ménométrorragies.

Du côté des ménorragies « simples » (c’est-à-dire lorsque l’hémorragie utérine coïncide avec les menstrues), il en existe là aussi 3 types :

  • les hyperménorrhées : vos règles sont d’une durée normale mais vous perdez beaucoup de sang et devez donc changer très régulièrement de protection hygiénique (au moins toutes les 2 heures et parfois même la nuit) ou les cumuler (mettre un tampon et une serviette par exemple).
  • les macroménorrhées : vos règles durent plus longtemps que la moyenne mais les pertes ne sont pas plus abondantes que la normale
  • les polyménorrhées : vos règles sont plus longues et plus abondantes que la moyenne
  • les pollakiménorrhées : vos cycles menstruels sont trop courts (inférieurs à 25 jours). Vous avez donc vos règles plus souvent que la moyenne des femmes.
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Vous vous demandez si vous êtes concernée ? Voici quelques moyennes afin de mieux identifier votre situation :

  • La durée dite « normale » des règles est de 3 à 6 jours
  • La quantité de sang qui s’écoule pendant les menstrues se situe entre 50 ml et 80 ml (entre 10 et 16 cuillères à café).

Règles douloureuses et abondantes : quelles conséquences sur votre quotidien ?

Avoir mal pendant ses règles ou perdre beaucoup du sang, c’est dur, mais cumuler les deux, c’est encore pire !

Des douleurs parfois épuisantes

La douleur peut vous fatiguer nerveusement et physiquement et vous empêcher d’accomplir vos tâches quotidiennes, chez vous comme au travail. Vous pouvez être contrainte de faire des pauses ou du moins ralentir le rythme. Vous privilégierez la position allongée pour atténuer les maux qui envahissent votre corps.

Si vous êtes touchée par le syndrome pré-menstruel (SPM), ces douleurs abdominales peuvent apparaître quelques jours avant votre période de menstrues. Elles se prolongent généralement durant les 3 premiers jours des saignements, mais peuvent durer au-delà selon les femmes.

Une fois vos règles passées, les douleurs disparaissent… en attendant le prochain cycle. Néanmoins, si vos règles sont de plus en plus douloureuses, qu’elles vous handicapent fortement au quotidien ou qu’elles se poursuivent au-delà de vos menstrues, il est préconisé d’en parler à votre médecin ou votre gynécologue.

Des règles abondantes et contraignantes

Dans le cas des règles abondantes (ménorragies), vous êtes contrainte de vérifier très régulièrement vos protections hygiéniques, de peur que le sang ne tache vos vêtements. Cela vous contraint à toujours à avoir des toilettes à proximité. Vous pouvez également être contrainte de vous lever la nuit pour changer de serviettes, tampons ou vider votre cup. Moins libre, votre qualité de vie peut s’en ressentir.

Les conséquences sont pénibles mais restent bien souvent bénignes. Il est malgré tout conseillé d’en parler à votre médecin. Celui-ci pourra en effet vous prescrire un test sanguin afin de vérifier que vous n’êtes pas atteinte d’une anémie ferriprive (ou « anémie martiale »).

Pourquoi ? Parce que si vous perdez beaucoup de sang (cas des hypeménorrhées, des polyménorrhées et pollakiménorrhées), vous risquez d’épuiser vos réserves en fer. Vos apports alimentaires ne suffisent alors plus à compenser cette perte.

Les signes qui peuvent laisser soupçonner une anémie sont les suivants :

  • teint pâle
  • plus grande fatigabilité
  • étourdissements, vertiges et maux de tête
  • essoufflements à l’effort
  • mains et pieds froids
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Si une anémie est diagnostiquée, une supplémentation en fer vous sera prescrite. Votre médecin ou votre gynécologue pourront également traiter le problème par sa cause et vous proposer un traitement adéquat afin de rendre vos règles moins longues et/ou abondantes.

Règles douloureuses et abondantes : causes principales

Les règles douloureuses et abondantes peuvent être causés par différents facteurs et il n’existe donc pas d’explication unique. Seul l’interrogatoire d’un médecin et d’éventuels examens complémentaires pourront déterminer l’origine de vos troubles menstruels.

Voici néanmoins une liste des facteurs que peuvent révéler un examen médical.

Les causes organiques

On dit d’un trouble qu’il est « organique » quand il a pour origine le mauvais fonctionnement d’un organe ou d’un système. Dans ce cas, aucune affection n’est identifiée et l’examen clinique est vierge.

Dans la plupart des cas, les règles douloureuses et / ou abondantes ont des causes organiques. Elles seraient en effet dues à un dérèglement hormonal.

Pour mieux comprendre les douleurs menstruelles, il faut déjà bien cerner le fonctionnement du cycle féminin. Durant la première partie du cycle, la couche interne de la cavité utérine (endomètre) s’épaissit pour accueillir un éventuel ovule fécondé. La transformation de cette muqueuse est possible sous l’action des œstrogènes et de la progestérone. S’il n’y a pas de fécondation, le taux de ces deux hormones chute, provoquant ainsi la désagrégation de l’endomètre. Les prostaglandines prennent alors la suite. Ces hormones stimulent en effet les contractions utérines pour une meilleure évacuation des débris tissulaires de la muqueuse.

Mais quand le taux de prostaglandine est plus important que la normale, l’utérus se contracte davantage. Des douleurs abdominales ou génitales peuvent alors se faire ressentir.

Vous souffrez de maux de tête ? Dans votre cas, ils pourraient là aussi être dus à la chute de votre taux d’œstrogènes, hormone qui, comme dit précédemment, atteint généralement son niveau le plus bas le premier jour des menstrues.

Ce sont ces mêmes hormones (progestérone et œstrogène) qui peuvent avoir un impact sur l’abondance ou la durée de vos règles. En cas de déséquilibre, l’endomètre peut s’épaissir plus que la normale, entraînant en toute logique des saignements plus importants.

Les troubles fonctionnels

Dans des cas plus rares, douleurs et désagréments menstruels peuvent être liés à des troubles fonctionnels :

  • une endométriose qui engendre un développement des cellules endométriales en dehors de l’utérus. Cette maladie peut être à l’origine de douleurs très violentes.
  • une infection génitale
  • des troubles ovariens
  • une inflammation pelvienne ou utérine
  • une lésion bénigne de l’endomètre (polype, fibrome)
  • une fausse couche ou une grossesse extra-utérine
  • mais aussi des maladies cardiaques, rénales ou hépatiques, etc.

Les causes possibles sont nombreuses et seul un examen médical pourra orienter le diagnostic et le traitement.

Y a-t-il des personnes à risques ?

La prise de certains médicaments peut avoir des conséquences sur l’abondance de vos règles et provoquer des douleurs, notamment gastriques (anti-coagulants, aspirine, chimiothérapie ou encore les anti-inflammatoires comme l’Ibuprofène).

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La pose d’un stérilet en cuivre peut également des pertes sanguines plus importantes. Ce dispositif intra-utérin (DIU) entraîne en effet une inflammation de la muqueuse utérine afin d’empêcher toute ovulation.

Les adolescentes et les femmes en phase de préménopause sont également plus sujettes à développer ces troubles menstruels.

Comment se déroule la phase de diagnostic ?

En cas de règles abondantes et/ou douloureuses, votre médecin procédera tout d’abord à un interrogatoire afin de bien cerner l’ensemble de vos symptômes.

Un examen gynécologique et un frottis pourront suivre. En cas de doute et en fonction de votre cas, le médecin pourra ensuite ensuite de faire un bilan sanguin, une échographie (pelvienne, endovaginale…) ou encore une hystéroscopie diagnostique par exemple.

Quel traitement en cas de règles douloureuses et abondantes ?

Seul un médecin pourra vous prescrire un traitement adapté à votre situation et vos symptômes.

En cas de règles douloureuses, des antalgiques (Paracétamol) ou antispasmodiques (Spasfon) seront généralement proposés en première intention. En cas d’inefficacité ou de contre-indications, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (comme l’Ibuprofène ou le naproxène) seront conseillés. Ils ont l’avantage de réduire à la fois le flux menstruel et les douleurs. Vous pourrez également opter pour une méthode contraceptive comme la pilule afin d’agir sur un éventuel déséquilibre hormonal.

En cas de troubles menstruels fonctionnels ou lorsque les traitements hormonaux ne suffisent pas, d’autres médicaments, voire une chirurgie (dans de rares cas) pourront être préconisés.

Prévention : testez les méthodes naturelles pour mieux vivre vos règles !

Faire un point sur votre hygiène de vie peut être une bonne manière de limiter ces troubles, et plus particulièrement les douleurs menstruelles. Faites de l’exercice régulièrement, optez pour une alimentation équilibrée, limitez les excès, le tabac et l’alcool.

Les méthodes douces ou alternatives peuvent également vous aider, comme l’homéopathie, l’acupuncture ou l’ostéopathie.

Ces phases de dysménorrhées et / ou hyperménorrhées sont enfin éprouvantes physiquement et nerveusement. Alors chouchoutez-vous ! Sortez votre bouillote, reposez-vous, faites du yoga ou de la méditation. Bref, en pensant un peu plus à vous, vous mettrez plus de chances de votre côté pour mieux vivre ces quelques journées !

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