L’endométriose en 10 infos clés

L’endométriose est une maladie gynécologique qui peut être particulièrement douloureuse, notamment au moment des règles. Elle est due à la présence de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. Vous êtes concernée ou souhaitez en savoir plus ? Découvrez ici 10 infos essentielles pour mieux comprendre les causes de cette maladie, ses symptômes mais aussi les traitements possibles.

1 – L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente

Bien que longtemps méconnue, l’endométriose est loin d’être une maladie rare. Selon l’INSERM, 1 femme sur 10 serait touchée et 40 % des femmes souffrant de douleurs pelviennes chroniques seraient concernées.

2 – On peut avoir une endométriose sans le savoir

L’endométriose peut être asymptomatique. Cela signifie qu’une femme peut en être atteinte sans ressentir aucune gène particulière. Celle-ci découvre généralement sa maladie à l’occasion d’examens médicaux en lien avec une difficulté à procréer.

En revanche, d’autres femmes peuvent ressentir des douleurs intenses pendant leurs règles durant des années, sans même savoir qu’elles souffrent de cette maladie. Les menstrues douloureuses apparaissent encore trop souvent comme une fatalité chez certaines femmes et trop peu d’entre elles sont diagnostiquées rapidement. Si vous souffrez de dysménorrhées, que celles-ci sont invalidantes au quotidien ou que leur intensité est croissante, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

« Malgré un très grand nombre de cas, cette maladie datant d’un siècle est encore trop peu connue et diagnostiquée tardivement, avec un retard de 7 ans en moyenne. »

EndoFrance

3- L’endométriose peut être particulièrement douloureuse

L’endomètre est la couche superficielle de l’utérus. Il s’épaissit en première partie de cycle pour accueillir un éventuel ovule fécondé. En cas d’absence de fécondation, cette paroi se désquame et est évacuée par voie vaginale au moment des règles.

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Lorsqu’une femme souffre d’endométriose, une partie des fragments d’endomètre migrent en dehors de l’utérus et se propagent sur d’autres organes (vessie, vagin, rectum et ovaires principalement).

Or ces cellules d’endomètre restent sensibles aux variations hormonales et peuvent donc saigner au moment des règles. Dans ce cas, ceci entraîne des lésions, la formation de kystes, de nodules ou encore des adhérences entre certains organes.

Les douleurs sont certes plus violentes pendant les règles, mais elles peuvent apparaître même lorsque la femme n’a pas ses menstrues.

Les dysménorrhées sont parfois si invalidantes qu’elles entraînent de l’absentéisme au travail et une incapacité à accomplir les activités du quotidien.

4 – Toutes les endométrioses ne se ressemblent pas

Les symptômes ressentis par les femmes dépendront de la localisation des cellules endométriales :

  • troubles digestifs
  • règles plus abondantes
  • douleurs lors de la défécation et/ou la miction
  • présence de sang dans les urines
  • douleurs pendant les rapports sexuels, etc.

Il existe donc plusieurs formes d’endométriose. et celle-ci peuvent rendre le quotidien de ces femmes particulièrement difficile.

Il ne faut pas confondre adénomyose et endométriose. Dans le premier cas, le tissu endométrial se développe anormalement à l’intérieur de l’utérus, alors que dans l’autre, il migre à l’extérieur de la cavité utérine.

5 – L’endométriose : examens et diagnostic

En cas de suspicion, votre médecin procédera tout d’abord à un examen gynécologique : un toucher vaginal pour localiser lésions et kystes, et éventuellement un toucher rectal si vous évoquez des douleurs lorsque vous allez à la selle (symptôme d’une endométriose sur la paroi postérieure).

Le choix des examens complémentaires dépendra ensuite de la localisation de vos douleurs :

  • Une échographie pelvienne est généralement effectuée en première intention. Elle permet de détecter et visualiser les kystes endométriosiques dans un ovaire. Cet examen est réalisé par voie vaginale. Il reste limité pour détecter les nodules plus importants ou les lésions superficielles.
  • L’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) permet un examen plus précis et approfondi pour évaluer la présence de cellules sur le péritoine (membrane qui recouvre les viscères et la cavité abdominale) et les viscères.
  • Une échographie endorectale : une sonde fine. est introduite dans le rectum. Cet examen est effectué en cas de suspicion de lésions au niveau rectal.
  • Une  hystérosalpingographie : il s’agit d’une radiographie de l’utérus et des trompes.qui permet de voir si des cellules de l’endomètre ont migré dans l’utérus (adénomyose).
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Enfin, la cœlioscopie assure un diagnostic complet et fiable. Il s’agit d’une technique chirurgicale utilisée dans des cas précis et en cas de forte suspicion d’endométriose. Les incisions sont minimes et permettent une exploration de l’abdomen pour localiser et dénombrer les lésions et adhérences.

6 – Ces douleurs ne disparaissent pas avec du paracétamol

L’endométriose peut être extrêmement douloureuse et les remèdes habituellement utilisés en cas de dysménorrhées se révèlent bien souvent inefficaces. Le paracatémol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme l’ibuprofène ou l’Antadys, ne parviennent pas à soulager ces femmes.

Il existe essentiellement 2 types de traitements contre l’endométriose :

  • les traitements hormonaux et notamment la contraception progestative ou œstroprogestative (stérilet, pilule) afin de stopper les règles et donc la réactivité des lésions
  • une chirurgie peut être proposée si les hormones se révèlent inefficaces ou que la patiente exprime un désir de grossesse

« Ce traitement [hormonal] réduit les douleurs liées à la réponse hormonale des lésions d’endométriose et peut permettre de stabiliser les lésions, voire de diminuer légèrement leur volume. Toutefois, il ne permet pas leur élimination totale. La chirurgie est le seul traitement permettant l’élimination complète des lésions associées à l’endométriose. Elle est pratiquée en cas de symptômes handicapants et/ou d’infertilité.  »

INSERM – Endométriose

7 – L’endométriose peut entraîner une infertilité

Certaines femmes atteintes d’endométriose peuvent ne ressentir aucun symptôme et parviennent à avoir des enfants. Mais lorsque les lésions ont migré sur les ovaires et les trompes de Fallope par exemple, le risque d’infertilité est particulièrement important.

L’infertilité n’est pas systématique mais toucherait 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose (Source : EndoFrance). La maladie étant chronique, les médecins recommandent généralement de ne pas trop tarder pour avoir leur premier enfant.

« Il est d’ailleurs fréquent que le bilan lié à une infertilité mette en évidence une endométriose. »

Ameli.fr – Endométriose

Les femmes ne parvenant pas à tomber enceinte peuvent se voir proposer un traitement pour stimuler l’ovulation, une insémination artificielle ou encore une fécondation in vitro.

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Attention aux confusions. La stérilité désigne l’incapacité de procréer naturellement. L’infertilité concerne les couples qui ne réussissent pas à avoir d’enfants au bout de 12 à 24 mois malgré des rapports sexuels réguliers.

8 – On ne connait pas exactement les causes de l’endométriose

Les mécanismes en œuvre dans l’endométriose sont encore mal connus. Selon certaines théories, les tissus de l’endomètre pourraient via les trompes de Fallope (théorie du reflux menstruel).D’autres suggèrent que des cellules abdominales se transformeraient en cellules endométriales sous l’influence des hormones (théorie de la métaplasie).

La compréhension de cette maladie est donc toujours en cours et selon l’INSERM, elle se focalise désormais sur :

  • la recherche génétique
  • de meilleures performances pour diagnostiquer l’endométriose
  • l’impact de la maladie sur la fertilité

9 – Un suivi médical à vie est nécessaire

L’endomètriose est une maladie chronique et ses symptômes régressent en général vers 40-45 ans pour disparaître lors de la ménopause.

Un suivi médical à vie est donc primordial car il permettra de surveiller l’évolution des lésions et des adhérences mais aussi de détecter d’éventuelles complications.

Ce suivi sera d’autant plus important si la patiente a subi une chirurgie.

10 – Les actions autour de l’endométriose se multiplient

L’endométriose, autrefois méconnue, fait de plus en plus parler d’elle. Les associations EndoFrance et Endomind soutiennent les femmes atteintes de cette maladie, œuvrent à une meilleure connaissance de cette pathologie et une prise en charge plus efficace.

Plusieurs personnalités, comme la chanteuse Imany (marraine d’EndoMind) ou encore l’actrice Laëtitia Milot (marraine d’EndoFrance), sont sorties du silence pour porter la voix des femmes atteintes.

On se souvient également du projet de la photographe britannique Georgie Wileman. Cette artiste avait exposé en 2017 un projet intitulé This is endometriosis. On y voyait des abdomens de femmes couverts de cicatrices des suites de leurs interventions chirurgicales.

Références
Endométriose : une maladie gynécologique fréquente mais encore mal connue – INSERM
EnfoFrance – Association française de lutte contre l’endométriose
Endométriose – Ameli.fr
Prendre en charge l’endométriose : le ministère s’engage -Ministère de la Santé et des Solidarités

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